Syaman Rapongan (夏曼兰波安) est né le 31 octobre 1957 sur la petite île des Orchidées au large de la côte orientale de l’île de Taïwan. Il appartient au groupe des Tao, l’un des 16 groupes aborigènes taïwanais officiellement reconnus aujourd’hui par le gouvernement de la République de Chine à Taïwan.
Parti effectuer ses études sur le « continent » taïwanais, Syaman Rapongan participe à de nombreux mouvements de défense des droits autochtones, notamment lors de protestations contre le stockage de déchets nucléaires sur l’île des Orchidées par la compagnie d’électricité Taipower. À la fin des années 1980, Syaman Rapongan décide de retourner vivre sur son île natale et de « réapprendre », selon ses termes, la culture de son peuple. Il repart en 1999 sur l’île de Taïwan pour effectuer un master d’anthropologie à l’Université Tsinghua dont le sujet porte sur les pratiques culturelles des Tao liées à l’océan.
Il se consacre depuis le début des années 1990 à l’écriture et à la lutte pour la reconnaissance des spécificités de la culture Tao. Depuis 2008, il est également chercheur invité à l’Institut de recherche taïwanais sur l’océan, une institution nationale de recherche basée à Kaohsiung au sein de laquelle il tente de concilier la discipline océanographique avec les pratiques sociales et les connaissances environnementales du groupe tao.
Auteur de neuf ouvrages parmi lesquels des recueils de légendes, d’essais, des nouvelles et des romans, il écrit souvent sur son quotidien sur l’île des Orchidées, et notamment ses récits de pêche, ainsi que la difficile expérience de la modernité des insulaires de sa génération. Comme dans la culture Tao, l’océan tient un rôle central dans ses écrits. Son dernier roman, paru en 2014, évoque notamment ses récents voyages en bateau vers d’autres îles du Pacifique.
Un recueil de nouvelles a été traduit en français :
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