Alexandre Papas est chercheur en histoire de l’islam. Après des études de philosophie à l’université Paris-Sorbonne, il s’est orienté vers l’histoire, celle de l’islam, non sans avoir appris le persan, le turc, le mongol et le russe à l’Inalco. Sa thèse, effectuée au Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques, à l’EHESS, et éditée en 2005, le mène en Asie centrale, entre Kachgar (Région autonome ouïghoure du Xinjiang) et Samarcande (Ouzbékistan), sur les pas des mystiques soufis, conseillers des sultans qui finirent par prendre le pouvoir aux XVIIe et XVIIIe siècles. Son objectif est de « mettre au jour les relations entre politique et religieux dans les sociétés musulmanes, en mêlant histoire et ethnologie », et en se fondant sur les enquêtes orales et les manuscrits qu’il découvre dans les bibliothèques, de l’Ouzbékistan à la Chine. Il intègre le CNRS en 2007 et consacre son deuxième livre à un courant de mystiques vagabonds de la même période, tout en poursuivant un travail plus ethnographique sur l’islam d’ aujourd’hui : d’une part sur les Salars, au Tibet, « une minuscule minorité musulmane quasiment inconnue » à laquelle il a consacré un livre en 2011, et d’ autre part dans la région ouïghoure, où il se penche sur le culte des saints.